Circulaire de rentrée : JUSTE UN CHANGEMENT DE SIGNATURE…

Publié le par sdencgt35

circulaire.jpg

Autant le dire tout de suite, la circulaire de rentrée 2013 n’a rien de progressiste. Elle vante, dans une mauvaise propagande, les mérites du gouvernement ; l’exemple des rythmes scolaires est particulièrement criant.


La création des ESPE serait la restauration de la formation des enseignants, mais le master professionnalisant est gravé dans le marbre, il n’y a plus aucune référence à une spécificité, une formation différente, comme l’étaient les Écoles Normales ; cela indique donc l’enterrement définitif de la pédagogie, au profit des contenus par matière, dans la logique de l’École du Socle.


Les futurs élèves de ces ESPE, dans l’état actuel des choses, pourraient ne pas être fonctionnaires stagiaires. Après la formation spécifique, on enterre aussi le statut de la fonction publique en glorifiant les EAP, ou la formation continue réduite à la portion congrue. Pas d’engagement financier, pas d’obstacle à ce que la formation se déroule le mercredi après-midi ou pendant les vacances, pas d’évolution quant à l’organisation des formations : nous restons dans un surcroît de formation personnelle détachée des enjeux de l’école. Par ailleurs, les 9 heures de formation qui supplantent les animations pédagogiques sont définitivement rangées dans la formation continue, et seront « effectuées pour tout ou partie sous la forme de sessions de formation à distance sur des supports numériques. ». La tarte à la crème de la formation à distance est un moyen, pour l’institution, de se défausser, de diminuer les coûts et de fliquer les collègues.


Le chapitre concernant les RASED relève de la méthode Coué : « les RASED retrouveront leur place », mais sans postes créés, on voit mal comment. À moins que la solution soit dans les phrases : « l’expertise des enseignants spécialisés doit être mieux valorisée » et « leur rôle sera amené à évoluer ». On sent poindre une assimilation des collègues E au dispositif « plus de maîtres que de classes ». Les collègues du RASED pourraient être réduits à un rôle d’experts effectuant un diagnostic et proposant des activités en classe, ce qui correspond à ce que prévoyait le ministre Darcos.


Le socle commun va bien, merci pour lui, il est désormais gravé dans le marbre, sa maîtrise devient le but de la scolarité obligatoire. L’accent est mis sur la transition école/collège avec probablement la création à venir d’un cycle CM2/6ème, et le conseil école/collège. C’est la mise en place de l’École du socle. Qu’est-ce qui a changé ? Absolument rien. Tout est maintenu, du LPC aux évaluations encore mal redéfinies pour l’école, mais officialisées en 5ème au collège. Les SRAN, les fameux stages de remise à niveau, visant à punir les élèves les plus en difficulté en diminuant leur temps de vacances, sont maintenus et même étendus au collège. Notons que cela annonce gentiment l’ouverture des établissements 12 mois sur 12, notion au cœur du débat parlementaire concernant la loi Peillon. Tous ces signes donnent à penser que les parcours personnalisés, les réponses pédagogiques individualisées sont l’alpha et l’oméga de la pensée ministérielle. Cela touche aussi à l’orientation, de plus en plus précoce et la fréquentation la plus hâtive possible du monde idyllique de l’entreprise.


On peut aussi glisser l’absence de tout engagement financier sur l’éducation prioritaire, l’introduction de la notion de « dialogue de gestion et de performance » avec chaque académie ; en clair : des moyens en fonction de la réalisation des réformes, autre expression pour « contrat d’objectif et de moyens » !!! Une première dans une circulaire de rentrée !


Pour terminer, il faut évoquer l’innovation, qui est nécessaire mais n’est pas définie et la création d’un Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Éducative ; mais là encore pas de débat, pas l’esquisse d’une piste sur ce qu’il faudrait changer.


C’est le moment de constater que les programmes Darcos sont toujours là ; merci pour eux !

En bref, une circulaire à l’image de la politique menée par le gouvernement en matière d’Éducation : au-delà de quelques annonces, on continue comme avant…

Publié dans Interpro

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article