Une prime pour les PE ? On reste loin du compte !

Publié le par sdencgt35

Le Ministre a annoncé une prime attribuée aux professeurs des écoles à l'instar de la prime ISOE. Mais est-ce réellement une bonne nouvelle ? Pas vraiment car elle ne répond pas à la nécessaire revalorisation des salaires pour tous les fonctionnaires. Le Ministre veut-il vendre sa réforme des rythmes scolaires qui aura un impact financier pour les PE contre une prime ?

 

Des clopinettes qui ne compenseront pas la baisse du pouvoir d’achat
 

 Le salaire réel des travailleurs de l’éducation - comme celui de tous ceux qui ont l’État comme patron - a fortement baissé ces dernières décennies. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un oeil sur le graphique ci-dessous issu du site de l’Observatoire des inégalités.


pouvoir-achat.jpg Depuis 2000, pour un agent de catégorie C en haut de l’échelle 4, la perte mensuelle par rapport à l’inflation est de 189 euros par mois. Soit 2.268 euros par an pour un salaire de 1,25 SMIC. Pour un agent B au 10ème échelon, la perte est de 228 euros mensuels, 2.736 euros annuels. Pour un agent A au 11ème échelon, la perte est de 321 euros mensuels et de 3.851 euros annuels.
Non seulement, nos salaires de base sont en chute libre, mais il faut également faire face à des ponctions supplémentaires. Cela a commencé par la mise en place du Régime Additionnel de la Fonction publique en 2005, système de retraite par capitalisation. Ce dispositif, hautement condamnable dans son principe, enlève en moyenne aux fonctionnaires 1% du net à payer par le biais de la cotisation.
Et voilà que, depuis 2011, nous devons faire face à une augmentation de la cotisation de pension civile qui, elle, dès 2013 nous retranche 0,84% supplémentaire de pouvoir d’achat. Les dizaines d’euros que recevront une partie des salariés de l’Education ne permettra pas d’inverser la situation. C’est pourquoi la CGT Educ’action ne réclame qu’une mesure immédiate : 300 euros !

 

Pour des augmentations uniformes !


Si - événement fort improbable sans une mobilisation radicale et massive des travailleurs - le gouvernement augmentait le point d’indice de 10%, cela ne ferait que creuser les inégalités salariales.
Les catégories C (administratifs) verraient leur salaire augmenter de près de 120 euros, alors que les catégories A au plus fort indice gagneraient 300 euros de plus par mois. Au contraire, avec une augmentation en sommes uniformes,
tous les salariés ont la même majoration de salaire en € (donc en nombre de points de grille). Cela se traduit par une réduction des écarts hiérarchiques.

 

Pour l’intégration des primes au salaire 

 

Les primes sont une arnaque. Pour faire avaler le gel du point d’indice, à une augmentation importante du régime indemnitaire. En effet, en 20 ans, la valeur des primes (hors indemnité de résidence et supplément familial de traitement) a doublé. En 1991, pour 1000 euros de salaire mensuel brut versé, les fonctionnaires percevaient en moyenne 120 euros de primes. En 2010, toujours pour 1000 euros, ils sont passés en moyenne à 220 euros de primes.
Seulement, primes et traitement indiciaire, ce n’est pas du tout la même chose. Déjà, le taux des primes varie de 1 à 10 selon les secteurs. Ensuite, pour le calcul des pensions des fonctionnaires, les primes c’est quasiment zéro. Enfin, le versement des primes est aléatoire et discriminatoire. C’est d’ailleurs sur elles que sont assises les « rémunérations à la performance » ou « l’intéressement collectif ».

 

Pour un déroulement de carrière uniforme pour toutes et tous

 

Nous refusons tout avancement au « mérite » : à travail égal, salaire égal ! Nous considérons que l’avancée de la carrière des personnels ne doit pas être soumise au simple bon vouloir d’inspecteurs et de chefs d’établissements. Nous défendons un avancement de carrière à un rythme uniforme dans une grille rénovée et accélérée par rapport à la grille actuelle, avec la suppression de la hors-classe.

Publié dans 1er Degré

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